| Commentaire
 | Dans ce nouveau recueil, Sobhi 
              Habchi révèle, en une suite de chants et d'hymnes, 
              quelques métamorphoses du « moi » et 
              du « je » avant qu'elles soient les échos 
              d'un toi ou d'autres. C'est la poésie qui 
              fonde le mythe du moi et du soi jouant parfois, avec virtuosité, 
              sur les paradoxes et les correspondances qui composent le fond même 
              de l'homme intégral, au sens poétique et philosophique.Dans Cavalier de l'aurore, 
              le poète clame une authenticité d'être 
              qui exige la vraie conduite de vie, au sens ascétique et 
              mystique, mais aussi existentiel. De là tout ce qui paraît 
              paradoxe n'est que l'envers d'une évidence 
              souvent oubliée. Evidence qui doit rester la source même 
              de tout chant et de toute poésie digne de l'homme dans 
              son Animalité comme dans sa Divinité.
 C'est pourquoi ce qui semble être répétitions 
              n'est en fait que variations. D'où la concentration 
              et la concision qui font l'essence de la vision poétique, 
              condensée ici en dénonciations et en cris ainsi qu'en 
              rêves et projets d'exister autrement sur une terre qui 
              ne cesse de rétrécir devant l'homme et face à 
              ses peurs : peur d'être victime ici-bas, peur aussi 
              d'un au-delà où il devra payer ses lâchetés 
              et ses effacements, au long d'une existence terrestre.
 La poésie, dans Cavalier de 
              l'aurore, n'est pas un exercice linguistique mais 
              l'expression d'une nécessité dans laquelle 
              le poète continue à dénoncer toute déliquescence 
              matérielle ou morale. Alors le poème devient une sorte 
              de halte qui pousse à sentir et à réfléchir, 
              en flashs et coups de lumière, sur la complexité de 
              la condition humaine qui perd chaque jour une part de son élan 
              vital et spirituel.
 
 
               
                |  |  Sobhi HABCHI est né au 
              Liban en 1948, à Deir Al-Ahmar [Le Couvent Rouge] près de Baalbek. 
              Poète bilingue et comparatiste, Docteur d'État de la Sorbonne 
              Nouvelle, Sobhi Habchi a assuré, durant plus de dix ans en 
              Sorbonne, un séminaire de poétiques comparées.Chercheur au CNRS, Sobhi Habchi a publié de nombreuses études 
              dont Les Fils d'Orphée, 
              du Mont Liban aux Amériques (2004), Logique 
              de la poésie entre Orient et Occident (2011), Des 
              lyres et des voix (2013), Les 
              souffles de l'aurore (2015) et plusieurs recueils 
              de poésies : Mourir à 
              la place de Dieu (1997), Cantiques 
              inespérés (2011), Soif 
              au pays des sources (2011), Cantate 
              pour la paix en Europe (2012), Les 
              saisons de la grâce (2012), Devant 
              les portes des mots (2013), Les 
              Annales de l'âme et du corps (2013), Entre 
              la nuit et la source (2013), Sur 
              le chemin de haute solitude (2014), La 
              mort doit attendre  (2015), et L'Absolu 
              habite sa nostalgie  (2016).
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